

Nom : Street Fighter
Genre : Combat
Plateforme : Commodore 64
Développeur : Tiertex (Europe) Pacific Dataworks International (USA)
Date de sortie originelle : 1988
Éditeur (Région) : Go! (Europe) Capcom (USA)
Autres plateformes : Arcade, Amiga, Amstrad CPC, Atari ST, DOS, NEC PC Engine CD, ZX Spectrum
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Street Fighter est un jeu de combat à un contre un développé à l’origine en arcade et porté par la suite en deux version différentes, une destinée au marché américain, l’autre au marché européen.
On y incarne Ryu qui va devoir affronter de nombreux adversaires dans différentes régions du monde dans des combats de rues illégaux. Tout ceci afin d’affronter Sagat pour devenir le champion du monde de cette discipline qu’est le combat de rue.
Si Street Fighter II a marqué tous les esprits et posé les bases du jeu de combat pour des décennies, son prédécesseur est cependant fort moins connu. Sa sortie en arcade a l’époque a eu suffisamment de succès pour motiver un portage sur les ordinateurs de l’époque. Comme ce fut le cas pour Bionic Commando, Capcom commanda un portage pour le C64 à Pacific Dataworks au USA et céda les droits et la charge d’un portage à Go! pour l’Europe. Ceux qui connaissent l’univers de la machine savent déjà à quelle qualité on peut s’attendre. Pour les autres, il ne faut pas y aller par quatre chemins, c’est très faible.
La version européenne présente de grands sprites mais peu détaillés. L’animation est minimaliste, mais le pire de l’aspect visuel est que dans certains niveaux les sprites se confondent dans le décor et rendent l’action encore plus difficile à lire qu’elle ne l’est à la base. Ces mêmes décors sont d’ailleurs bien pauvres, on est loin de la version arcade. Le son est correct, pas d’effet sonores pendant les combats, mais des musiques par désagréables et des jingles qui collent au thème. La maniabilité est en revanche une autre histoire. Adapter un jeu avec six boutons sur une machine qui n’en possède qu’un relevait de la gageure; et dans les faits contrôler Ryu oblige à des manipulations en gardant le bouton enfoncé puis en utilisant différentes directions pour différents coups. Le tout est contre-intuitif et n’engage pas à poursuivre.
La version américaine s’en tire mieux visuellement. Les sprites sont plus petits, mais ils sont mieux détaillés, se détachent parfaitement du décor. Les décors sont mieux dessinés, mais souvent plus simplistes. L’animation quant à elle ne vaut pas mieux que celle de la version européenne, c’est très saccadé. Il y a des effets sonores durant les combats, mais la musique est bien moins agréable, tout juste supportable. La maniabilité est du même tonneau que la version européenne, désagréable et imprécise. Il faut noter que les niveaux bonus qui étaient déjà plus qu’anecdotiques sont ici absents.
Adapter un jeu d’arcade sur un matériel aux capacités bien inférieures n’est pas une mince affaire. Mais certains l’ont fait, aux prix de concessions, certes, mais des jeux comme Bubble Bobble ou R-Type respectent parfaitement l’esprit des jeux d’origines. Quelle que soit la tentative d’adapter Street Fighter, aucune des deux version n’y arrive. On pourra essayer ces jeux par curiosité, mais il sera difficile de s’y amuser.
Visuellement la version américaine est effectivement bien supérieure, grâce au contour noir sur les sprites qui permet de les isoler des décors. Ces derniers sont également bien plus réussis, de toute évidence Pacific Dataworks savait mieux choisir ses graphistes 😉
Même l’interface est bien plus claire, avec le temps en gros en bas de l’écran et les barres de vie bien séparées à droite et à gauche. La version européenne est très fouillis en comparaison.